Paul Bidar / guiterne, guitare flamenca, électroacoustique
Nathanaëlle Blanc / chant, percussions et danse
Mona Hilaly / chant, harpe, oud
Monica Lopez / chant, castagnettes, vièle, danse
Aymeline Recours / chant, flûte de tambourin, tambour sur cadre, danse
Pablo Massarotto / lumières
Estelle Mazillo / médiation, administration
Khaï-dong Luong, Bruno Bonhoure, Gisèle Clément, Yves Massarotto / encadrement

Le mot « rogation » vient du latin rogare, qui signifie « demander ».

Le programme musical de l’ensemble-école saison 3, imaginé par les étudiants de musicologie médiévale promotion 2021-2022, permet d’interroger les différents sens de ce mot polysémique, en liant intimement profane et sacré.
Le terme « rogation », du latin rogatio, signifiait originellement « demande », et a pris le sens de « prière, supplique » en bas latin, et de « prière accompagnée de processions » en latin ecclésiastique.

Dans l’Antiquité, pour la République romaine, une rogatio était une proposition de loi soumise à l’approbation du peuple romain réuni en comice, notamment pour ce qui concernait les lois agraires. La République romaine a pris fin en 44 av. J.-C. au moment où Octave reçoit le titre d’Auguste. Les terres romaines seront alors dominées par un seul homme : celui que l’on appellera le princeps, ou « empereur ». Le titre d’empereur sera repris au Moyen Âge dans le cadre du Saint-Empire romain d’Occident : ainsi se désigne Frédéric Barberousse, qui périra noyé lors de la traversée d’un fleuve en Anatolie, pendant les Croisades.

Dès lors, vers qui, vers quoi tourner les demandes et les espoirs du peuple ?

Dès le V^e siècle sont instituées les rogations dans la liturgie catholique. Elles font écho à la tradition antique des « Robigalia » romaines. Prières publiques faites le 25 avril, fête de saint Marc, et pendant les trois jours qui précèdent la fête de l’Ascension pour attirer la bénédiction divine sur les récoltes et sur les travaux des champs, elles sortaient de l’église pour des processions à l’extérieur, jusque dans les champs.

Plain-chant implorant le Seigneur, Cantigas et Sequentiae dédiées à la Vierge, fleur de toutes les fleurs, tige portant promesse de vie, ou requête amoureuse du « pregador » dans le cadre de la mystique de la Fin’amor, chants d’agriculteurs ou de bergères, le programme musical proposé par l’ensemble-école saison 3 fait partager les mystères d’une sacralité à la fois cléricale, courtoise et paysanne.

14h30-15h30 : monstration devant le public
15h30-16h00 : échange avec le public

Le dispositif de l’ensemble-école, imaginé par l’ensemble de création artistique La Camera delle Lacrime, le Centre international de musiques médiévales – Du Ciel aux Marges, et l’université Paul-Valéry Montpellier 3, permet à de jeunes chanteurs et musiciens passionnés par la recherche, la création et la diffusion des musiques médiévales de réaliser et « d’expériencer » le processus d’élaboration d’une pratique spectaculaire contemporaine de musique médiévale dans des conditions réelles de production professionnelle.

Les chanteurs et musiciens de cet ensemble, tous étudiants en musicologie, ont construit leur projet de spectacle en partageant ensemble leurs idées et sous l’encadrement bienveillant des fondateurs de l’ensemble de La Camera delle Lacrime, Khaï-Dong Luong, metteur en scène et doctorant au Centre d’études médiévales de Montpellier (CEMM, EA 4583), Bruno Bonhoure, chanteur de musiques médiévales, et Gisèle Clément, directrice du Centre international de musiques médiévales et enseignante-chercheuse dans le département de musicologie de l’université Paul-Valéry.

Entrée libre dans la limite des places disponibles – Concert organisé en collaboration avec le CIMM http://cimmducielauxmarges.org/.